Pour le 22e épisode du podcast Hors concours, David Abittan invite à son micro l’architecte Élise Giordano et la designer matériaux Louise Dubois, toutes deux associées de l’Atelier Aïno. L’occasion de revenir sur la manière dont elles envisagent chacun de leurs projets, à la croisée de l’architecture et du design, en tant que maître d'œuvre ou d'assistante à maîtrise d'ouvrage ainsi que leur engagement constant dans la réhabilitation du bâti existant et la mise en place d'une économie circulaire à l'échelle de chaque projet.
Deux d’entre elles sont architectes, la troisième est designer matériaux. Ensemble, Élise Giordano, Charlotte Lovera et Louise Dubois créent, en 2016, la SCOP Atelier Aïno basée à Marseille. Lauréates des AJAP deux années plus tard pour la maison « Francis André », entièrement réhabilitée à partir d’un chantier participatif dans les Alpes Maritimes, les trois associées sont bientôt sollicitées en tant que maîtres d’œuvre sur de plus vastes projets comme la réhabilitation de sept immeubles à Septèmes-les-Vallon, la restructuration d’un immeuble de logements sociaux type «3 fenêtres» à Marseille ou encore une mission de conseil en matériaux et économie circulaire pour la construction, dans le cadre des Jeux Olympiques 2024 de Paris, de l’ARENA située Porte de La Chapelle.
De la grande à la très petite échelle, l’Atelier Aino s’investit tout autant en tant qu’assistance à maîtrise d’ouvrage sur des projets d’équipements publics — la reconversion d’une Maison des Jeunes à Carcès et d’un quartier à Pont d’Aubenas, l’extension d’une école à Correns ou la faisabilité d’un parking-relais à Marseille — que sur des missions de recherches en design matériau appliquées à l’architecture et de scénographie d'exposition — installation présentée au Parc Saint-Charles à Marseille lors de sa réouverture, exposition itinérante « Cabanes » à la Cité des Sciences et de l’Industrie.
Pluridisciplinaire par les profils qu’il rassemble, l’Atelier Aïno s’inspire notamment du design dont il emprunte outils et méthodologies — conception, formalisation, prototypage — pour les adapter au service de l’architecture et des projets de l’agence, en majeure partie axée sur de la réhabilitation et la mise en place de processus d’économie circulaire. Une manière selon elles, de «palier le manque d’organisation de la filière réemploi» mais aussi d’imaginer des alternatives à l’organisation des acteurs de l’architecture aujourd’hui en leur apportant des outils et des conseils qui répondent aux intérêts écologiques, économiques et sociaux que l'agence défend.