À l’occasion du 24e épisode du podcast Hors concours et le dernier de la 3e saison, David Abittan donne la parole à l’architecte et écrivaine Dominique Gauzin-Müller, qui porte et transmets largement sa vision de l’architecture responsable et écologique, capable de préserver les territoires dans lesquels elle s’insère, à travers de nombreux ouvrages, articles, expositions, tables-rondes et prix d'architecture.
Particulièrement connue pour avoir co-rédigé avec l'architecte urbaniste Philippe Madec et l'ingénieur Alain Bornarel le Manifeste pour une frugalité heureuse et créative en 2018, Dominique Gauzin-Müller défend une architecture plus vertueuse pour l’environnement, une architecture dite écologique, conçue à partir de matériaux géo et biosourcés et qui prend en compte les écosystèmes naturels et territoires sur lesquels elle s'installe. «Pour nous l’architecture frugale et créative, c’est défendre la paix et la justice sociale» commente-t-elle au micro de David Abittan.
Dominique Gauzin-Müller est à l’origine de la rédaction d’une vingtaine d’ouvrages sur le sujet qui s’adressent non seulement aux acteurs de la construction mais aussi aux usagers pour, exprime-t-elle, «partager des bâtiments exemplaires qui méritent d’être connus, parce qu’ils peuvent inspirer». Spécialiste de l'architecture autrichienne de la région du Vorarlberg, elle s'est intéressée plus largement à l'ensemble des éléments qui participent à la conception vertueuse, à commencer par ses matériaux. Ce travail de médiation autour de l’architecture, elle le met par ailleurs en œuvre à travers ses nombreuses contributions au magazine EcologiK, à travers le commissariat de nombreuses expositions ou encore plus récemment la création du prix Terra Award en 2016 depuis devenu le Terra Fibra Award, dont le but est de récompenser et de mettre en lumière des projets réalisés partout dans le monde, à partir de matériaux bio et géosourcés.
Enfin convaincue qu'il est possible de massifier la construction écologique, Dominique Gauzin-Müller prône la mise en place de ce qu'elle nomme "des écosystèmes conviviaux", autrement dit la bonne volonté de chaque partie prenante à un projet pour permettre sa réalisation dans les meilleures conditions. Et cette dernière de résumer en quelques mots sa pratique si singulière de l'architecture : «Je ne transmets pas seulement des beaux objets, je transmets la philosophie sociale et écologique qui est derrière.»